C’est d’abord le Canada et la Suisse qui ont mis en place le principe des malades imaginaires. Ces acteurs ou actrices rémunérés pour leur performance interviennent désormais aussi en France, dans le but d’améliorer la formation des jeunes médecins et de favoriser l’immersion lors de la pose de diagnostic ou de l’annonce d’une maladie grave. L’institut toulousain de simulation en santé, précurseur en la matière Depuis 8 ans, l’Itsims de Toulouse organise des castings afin de sélectionner des acteurs et des actrices d’âges variables. Ces intervenants rémunérés passent ensuite des journées entières à l’hôpital, au contact d’étudiants en médecine, jouant le rôle de patients. Mais ces patients sont bien différents des mannequins habituels. Ils parlent, interagissent, simulent une douleur ou un inconfort, se plaignent, bref, se conforment le plus possible au profil des patients réels que les futurs médecins vont devoir côtoyer. D’après le directeur de l’Institut formateur, le Pr Geeraerts, cette mise en situation immersive offre des résultats spectaculaires. Confrontés à leurs propres émotions face aux malades imaginaires, les étudiants se montrent bien plus impliqués dans le processus d’apprentissage, d’autant plus que les patients ne sont pas toujours coopératifs. Faire appel à des acteurs a un coût, largement mérité si l’on en croit les retours positifs sur le dispositif. Le Pr Geeraerts explique que les faux malades sont utilisés pour enseigner l’empathie aux futurs médecins lors de l’annonce d’une mauvaise nouvelle ou d’une complication. Ils sollicitent aussi l’esprit critique et observateur des étudiants, qui doivent interagir avec la personne leur faisant face plutôt que de simplement consulter un dossier ou apprendre un protocole par cœur. Cette démarche incite les étudiants à chercher par eux-mêmes les informations dont ils ont besoin, ce qui leur permet de mieux retenir ce qu’ils apprennent. Des faux patients pour les examens de médecine L’Institut toulousain de simulation en santé a élargi son offre, en sollicitant par exemple des personnes non issues du milieu du théâtre lors des examens de médecine. Les profils sont variés et permettent de mettre les candidats face à des personnes réelles, aux réactions parfois imprévisibles et aux symptômes aussi différents qu’une douleur dans le dos, des démangeaisons aux jambes ou des difficultés à se tenir debout. Dans tous les cas, les participants sont assurés du respect de leur intimité et gardent le droit de refuser l’auscultation médicale. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices