Dans la préface du livre "L'éloge de la sieste", l'ancien président français Jacques Chirac évoquait cette pratique de longue date, qui permettrait d'atteindre l'équilibre et le bonheur à travers les rêves. Sans forcément aller jusqu'à de telles prouesses, il est effectivement possible de tirer certains bénéfices de la sieste. Mais ces bienfaits ne semblent pas accessibles à tout le monde : combien de personnes avouent-elles éviter de faire des siestes en journée pour ne pas décaler leur rythme de sommeil ? Grâce aux recommandations du Cenas, le centre de médecine du sommeil établi à Genève depuis 1989, nous allons tenter de comprendre les mécanismes qui interviennent lors d'une micro-sieste. Nous pourrons ainsi déterminer si cette technique est réellement réparatrice pour l'organisme. En quoi consiste une micro-sieste ? Lorsque l'on parle de sieste, il ne faut pas confondre la grasse matinée de deux heures du week-end et la micro-sieste réalisée à la pause déjeuner. Cette dernière dure au maximum 20 à 30 minutes. L'intérêt de ce temps restreint est que le dormeur se réveille avant de passer en sommeil profond. En sachant qu'un cycle de sommeil complet dure 90 minutes, il est recommandé de se réveiller soit au terme de ce cycle, soit avant la moitié du cycle afin d'éviter un réveil perturbant en plein sommeil profond. Pourquoi, alors, ne pas dormir 90 minutes et profiter d'un cycle entier réparateur ? Le Cenas nous apprend qu'à la fin d'un cycle de sommeil, l'on subit un phénomène appelé l'inertie du sommeil. Autrement dit, la personne qui a dormi un cycle complet se sent parfois engourdie, confuse et encore plus fatiguée à son réveil. Quels sont les effets produits par la micro-sieste ? Malgré cette courte durée de sommeil, la micro-sieste se révèle source de plusieurs bénéfices. D'abord, la micro-sieste participe à compenser une dette de sommeil : elle apporte environ 10 minutes de sommeil vraiment réparateur. Réalisée à un moment précis dans la journée (typiquement après le déjeuner), la micro-sieste donne un coup de boost à la concentration. Le dormeur qui se réveille à temps bénéficie d'une vigilance accrue, un intérêt certain pour éviter les accidents du travail et rouler en toute sécurité. Puisque le cerveau n'a pas le temps de se mettre en pause (ce qui arrive seulement au moment du sommeil lent profond), la micro-sieste facilite l'ancrage des acquis. Si vous venez de lire des informations ou de suivre un cours, ce petit répit pourrait bien vous aider à mieux retenir ce que vous voulez apprendre. Enfin, le Cenas atteste de l'intérêt de la micro-sieste sur la gestion du stress. Le cerveau profite de ce moment pour trier les informations qui affluent dans la mémoire, générant à nouveau de l'espace pour de nouvelles données. Comment parvenir à faire une micro-sieste ? Dans un premier temps, il est difficile de s'endormir sur demande et de se réveiller avant le sommeil profond. Apprenez à vous relaxer avec des techniques de respiration et de méditation. Programmez également un réveil les premières fois où vous pratiquez la micro-sieste. Il est conseillé de rester dans un lieu lumineux, et d'éviter de reproduire les conditions du sommeil nocturne. Vous pouvez par exemple vous coucher sur le canapé avec un léger plaid plutôt que dans votre lit sous une couverture. Lorsque vous vous réveillerez avant la sonnerie, c'est que votre cerveau aura compris le principe et vous pourrez profiter de micro-siestes réparatrices en toute occasion. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices