C’est un terme désuet, mais qui fut longtemps utilisé en France pour définir un ensemble de symptômes touchant principalement des habitants de régions montagneuses. Le crétinisme, aujourd’hui plus connu sous le nom d‘hypothyroïdie congénitale, résulte d’un ensemble de facteurs environnementaux et diététiques. L’histoire du crétinisme dans les Alpes Les premières observations du crétinisme dans les Alpes datent de plusieurs siècles. À cette époque, le terme de crétin est purement médical, sans connotation négative. Il désigne des personnes qui subissent un retard mental accompagné, dans le cas du crétinisme endémique, d’une augmentation du volume de la thyroïde. Nommé goître, ce phénomène se caractérise par un gonflement du cou, visible sous la forme d’une ou deux boules présentes entre le menton et la poitrine. Au cours du 19ème siècle, de nombreuses théories tentent d’expliquer pourquoi tant d’habitants des montagnes présentent ces symptômes. Air trop humide ou trop épais, os du crâne mal formés, alimentation inadaptée, eau de source trop riche en minéraux, présence de vers intestinaux : les chercheurs ne manquent pas d’idées, mais aucune ne semble correspondre à l’ensemble des cas. Ce n’est qu’en 1910 que David Marine prouve le lien entre le goître endémique et la faible consommation d’iode, d’abord sur des poissons, ensuite sur des écoliers vivant en montagne. L’ajout systématique d’iode dans le sel de table va alors permettre de faire significativement baisser la prévalence de la maladie. Pourquoi les habitants des Alpes sont les plus touchés ? Si les cas de goître endémique sont désormais plus rares, il existait encore plusieurs milliers de crétins dans les Alpes au milieu du 19ème siècle. Les Pyrénées, les Vosges, le Jura et le Massif central s’avèrent aussi concernés par ces symptômes. Le manque d’iode causant le crétinisme s’explique le plus souvent par une particularité des sols de haute montagne. Lessivés par des phénomènes comme la fonte des glaciers, les crues, les fortes pluies et les inondations, ces sols sont dépourvus d’iode. L’eau bue dans ces contrées et les aliments issus du sol s’avèrent dès lors très pauvres en ce minéral essentiel. Les animaux élevés sur les terres ainsi que leurs sous-produits comme le lait manquent eux aussi d’iode. De la même façon, des cas d’hypothyroïdie congénitale ont été relevés auprès de populations vivant dans les vallées du Gange, un fleuve connu pour ses importantes crues. Du fait des moindres échanges pratiqués avec les populations des Alpes jusqu’à récemment, la nourriture consommée était essentiellement locale. Cela explique pourquoi le crétinisme était particulièrement développé dans ces zones de la France. Au contraire, les régions proches de la mer, fortes consommatrices de produits iodés comme les fruits de mer, souffrent très rarement de cette affection. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices